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Photo d'une meule en silex du Moulin de Rairé
Le meunier, pour obtenir une farine de bonne qualité, doit procéder régulièrement à l’entretien des meules, c’est-à-dire les « repiquer », les affûter quand elles sont émoussées, comme on le fait d’une lame de couteau. Cette opération, appelée « rhabillage », vieux mot français qui signifie « remettre en état » (terme d’horlogerie), consiste à effectuer, de l’ouverture centrale jusqu’à la circonférence –et ce sur les deux faces de contact – une série de rayons réguliers. Ceux-ci présentent une arête tranchante pour concasser le grain et une face oblique qui facilite la ventilation et l’écoulement centrifuge de la farine.
Il fallut attendre le XVIIIème siècle pour voir réapparaître cette méthode de rayonnage des meules (plein essor au XIXème siècle), connue dés l’époque gallo-romaine. Dans cet intervalle de près de 1500 ans, la technique dite « à coups perdus » était plus répandue : les meules étaient ravivées de manière imprécise.
Afin de redonner du « mordant » aux deux surfaces qui broient le grain, la meule « courante » doit être soulevée. Plusieurs moyens ont existés : coins de bois, potence, cage d’écureuil dans les moulins à eau... Rairé, une vis d’Archimède au bout de laquelle est suspendu un étrier de fonte vient enserrer la meule mobile pour la hisser.
Quoi qu’il en soit, c’est toujours une tâche très pénible, harassante, qui dure au moins trois jours et cela trois fois par an. Sa boucharde d’acier ou sa mailloche en main, il répète inlassablement les mêmes gestes, et ce, pendant des heures et dans une position inconfortable. Il lui faut absolument se protéger les yeux (lunettes) des éventuels éclats de silex qui ont laissé dans la chair de ses mains les empreintes indélébiles d’un dur labeur.
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