• Eglise Notre-Dame du Mûrier

     

    Notre Dame du Mûrier

     

    Au cœur d'un complexe religieux, la chapelle Notre-Dame du Mûrier 

    La chapelle Notre-Dame du Mûrier est le dernier édifice d'un ensemble de quatre bâtiments encore ouverts au culte, ver 1818 dans le périmètre de l'église paroissiale dédiée à Saint Gwennolé et du prieuré dépendant de l'abbaye bénédictine de Landévennec. On peut encore voir dans la rue Mauperthuis, vis-à-vis du portail nord de la chapelle, l'arc du porche monumentale par lequel on accédait à la cour et aux maisons priorales. 

    Située au sud du bourg, entre les moulins de La Prieuré et du Corre (aujourd'hui disparu), la chapelle Saint-Michel surplombait la baie à laquelle elle a laissé non nom. Entouré d'un cimetière, Saint-Michel était le plus excentré des édifices religieux, Les modestes chapelles Saint-Laurent et du Saint-Esprit, hôpital au 17e siècle, n'étaient séparées de Notre-Dame du Mûrier que de la largeur d'une rue. 

     

    Aux origines de la chapelle Notre-Dame du Mûrier  

    La construction de Notre-Dame du Mûrier remonte au XVe siècle. L'édifice de style gothique flamboyant, de 27m sur 15m, aurait remplacé un bâtiment antérieur, également consacré à la Vierge. A la suite d'une épidémie de peste, les habitants de l'île de Batz se seraient engagés à réédifier l'édifice qui tombait en ruines. 

    Le duc de Bretagne Jean V participe à l'entreprise pieuse et rédige en faveur du projet une supplique au Pape Eugène IV, il y proclame sa dévotion à "Marie du Mûrier et demande à sa sainteté d'accorder à perpétuité sept ans et sept quarantaines d'indulgences à ceux qui visiteront la chapelle pendant la qui visiteront la chapelle pendant la quinzaine qui suit la Nativité, soit à l'occasion des fêtes de la Vierge et qui aideront à sa construction". En juillet 1442, le Pape accorde deux ans d'indulgences, favorisant les dons en argent, Dès 1478, la chapelle est consacrée et le culte y est célébré alors que la grande nef de l'église paroissiale est en plein chantier. 

    Certains auteurs veulent à tout prix voir dans le nom de la chapelle" du Mûrier un dérivé de l'ancien français muire, moure, "saumure" et faire de la chapelle du Mûrier, une Notre-Dame des marais salants. Mais muire n'a jamais fais partie du vocabulaire technique, médiéval ou moderne, des paludiers guérandais non plus que des sauniers de l'Atlantique. De plus, la forme la plus ancienne du nom de la chapelle "capella beatoe Marie du Mourier" (1442) montre qu'ici mourier représente le nom local et populaire du "mûrier", un arbre qui poussait en pays de Guérande. Au 17ème siècle, des parcelles de terre portent, au Croisic, à Guérande, à Saint-Molf ou à Piriac les noms de Pré du Mourier, de Clos du Mourier et de jardin du Mourier. Enfin, et surtout, selon la légende recueillie en 1834, la chapelle du Mûrier doit son nom au sanctuaire primitif où une statue de la Vierge était ombragée par les branches d'un mûrier. Et, il n'y aurait rien d'étonnant à ce que le lieu de culte ait été nommé à la fin du Moyen-Âge par référence à un environnement végétal aussi remarquable que rare sur le territoire de Batz. 

     

    Une chapelle vouée au culte du XVe au XIXe siècle 

    Au XVe et XVIe siècle, les familles de Kuerveno, Quello et la fabrique de Batz fondent trois chapellenies dans Notre-Dame du Mûrier, à charge pour les desservants d'y dire une messe chaque mardi, mercredi et dimanche. Deux des chapellenies sont abandonnées, sans doute pendant les guerres de religions au début du XVIIe siècle alors que les familles notables passent à la Réforme. Au 18ème siècle, seule une messe hebdomadaire est célébrée le samedi à l'autel principal de la chapelle, Notre-Dame du Mûrier est fêtée le 25 mars, jour de l'Annonciation. 

    Entre 1668 et 1742, les recteurs de Batz bénissent l'union de quatre couples et les fiançailles de deux jeunes gens. Entre 1669 et 1682, au moins huit enfants y sont ensevelis. En revanche, peu de baptêmes y sont administrés. En juin 1752, on trouve sur les marches de la chapelle un nouveau dé que ses parents nourriciers baptisent du nom de Julien du Mûrier. Pendant la Révolution, la chapelle du Mûrier sert de salle aux premières assemblées municipales, ce qui n'empêche pas les Bazins les plus dévots de s'y rassembler pour y réciter en commun l'ordinaire de la messe et y chanter les vêpres dominicales. En 1801, lorsque les prêtres peuvent officier à nouveau dans l'église paroissiale, Notre-Dame du Mûrier est délaissée. Seules quelques cérémonies funèbres y sont célébrées. 

     

    L'ouragan de 1819 

    Malgré cette désaffection, la couverture, les portes et les vitraux de la chapelle font l'objet d'un entretien régulier jusqu'en 1819, année au cours de laquelle un ouragan emporte une partie de la toiture. Bientôt les restes de la charpente en cèdre, du lambris (en 1907, quelques familles du pays en conservait encore des éléments dans leur grenier) et le pavé sont pillés par les riverains. Le 18 octobre 1820, la fabrique ou conseil paroissial est contrainte de boucher les portes et les ouvertures de Notre-Dame du Mûrier que la population transforme en carrière ou en dépotoir. La sagesse lui dicte aussi de stocker les restes de la couverture. Par la suite, ils seront employés aux travaux de réfection de l'église paroissiale.  

    En 1847, les ruines de la chapelle manquent de disparaître : le conseil de fabrique du Pouliguen propose à la commune de Batz d'en acheter les pierres pour bâtir au Pouliguen un édifice en remplacement de l'église Saint-Nicolas. Construite en 1626, le volume de cette dernière est insuffisant pour recevoir les autochtones et villégiateurs qui s'y pressent en été. Conscients de la valeur des "ruines romantiques" qui attirent curieux et antiquaires, la municipalité et le conseil paroissial de Batz s'opposent à leur translation. L'affaire s'envenime, remonte au préfet et à l'évêque de Nantes qui donnent raison aux Bazins. Depuis, les ruines de la chapelle ont été classées monument historique.  

    Peu après la fermeture de Notre-Dame du Mûrier en 1820, le mobilier est dispersé. On ignore ce qu'il advint des vitraux, de la chaire, du retable du XVIIe siècle et des bas-reliefs d'albâtre qui ornaient la chapelle Saint-Michel abandonnée vers 1820 et détruite en 1832. Cependant, en 1850, le Musée Dobrée (Nantes) reçoit de l'abbé Rousseau une sculpture arrachée à Notre-Dame du Mûrier : Haut relief du XVe siècle en bois polychrome d'origine ou d'influence flamande figurant la pâmoison de la Vierge au pied de la croix. Le musée de la porte Saint-michel à Guérande possède également une superbe tête de Christ, supposée provenir de la chapelle du Mûrier. 

     

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