Le plafond actuel de la cuisine des convers ne reprend pas les dispositions originelles du XIVème siècle. Dans cette petite pièce carrée, un couronnement de pierres de taille à l’appareillage savant (surtout dans les angles, avec des « trompes » triangulaires descendant jusque au sol) créait en effet une hotte octogonale ouverte, formant cheminée au-dessus d’un foyer central disparu.

La cuisine des convers reprend peut-être les dispositions de celle des moines, détruite. On sait en effet que ces cuisines monumentales, à plan centré et cheminée centrale, étaient privilégiées par les bénédictins de l’ouest de la France au XIIème siècle.

Largement ouverte sur le marais par une baie double en arc brisé, la cuisine était également en liaison directe avec le réfectoire des convers qui la prolonge à l’ouest. A côté d’un petit placard, aménagé dans l’épaisseur du mur, on observe encore l’arc brisé d’un grand passe-plats, muré ultérieurement.

A l’image du cloître des moines, les bâtiments des convers et l’hostellerie qui la jouxte s’ordonnaient à l’origine autour de galeries couvertes. Sur les murs extérieurs, vous observerez une double rangée de consoles de pierre : elles soutenaient la charpente apparente en appentis.

Cette vaste salle, qui était la plus longue à l’origine puisque le mur du fond qui la divise actuellement a été inséré postérieurement, est le réfectoire des hôtes.

Ses dimensions reflètent l’importance de l’abbaye Saint-Pierre, dont les pèlerinages réputés imposent la construction d’un vaste complexe d’accueil et d’hébergement, pour les hôtes extérieurs qui n’ont pas le droit de franchir la clôture du monastère.

Ce long volume, surmonté par un dortoir de même taille, était chauffé par de monumentales cheminées : il en subsiste des arrachements et les foyers de tuiles, dont la disposition savante évoque l’ondoiement des flammes. Comme la majorité des espaces du rez-de-chaussée de l’abbaye, cette salle donne accès à un sous-sol voûté, dédié probablement à l’entrepôt de denrées : depuis la fin du XIXème siècle, on le nomme « cachot de Rabelais »... mais le père de Pantagruel ne vivait pas dans cette partie de l’abbaye.

Les neuf pierres tombales présentées sur le mur ouest ont été découvertes en 1958-1959 dans les galeries du cloître des moines. Elles date des XIVème, XVème et XVIème siècles et illustrent quelques-unes des fonctions des bénédictins : prieur, prévôts, aumôniers et pitanciers.

Vestiges de la cheminée