Jardin Zen

Originellement le jardin Chan est né en Chine ou il servait tout simplement de lieu de méditation, c'est à partir du septième siècle que ce type de jardin est apparu au Japon prenant l'appellation de Zen.

Dans le jardin Zen, le sable est une métaphore de l'eau et les sillons dessinés représentent les mouvements ondulatoires des surfaces liquides; formes éphémères, symbole de l'impermanence des êtres et des choses. Les pierres sont une représentation symbolique de la nature, elles sont en nombre impair et réparties en plusieurs groupes, comprenant sept, cinq et trois minéraux.

Pourquoi le jardin modèle (Royan-ji à Kyoto) comporte-t-il quinze rochers ? Parce qu'un seul rocher retiendrait notre attention avec trop de fixité et d'exclusivité. Plusieurs groupes forment des centres d'intérêts multiples et mettent l'accent sur leurs relations réciproques.

Les différents groupes de rochers ont pour but de souligner l'unité d'une réalité plus vaste qui englobe le sable et la pierre.

Dans cette optique, la méditation en ce lieu doit conduire le spectateur à la compréhension d'un des Sûtras fondamentaux du bouddhisme, recommandant la vision du vide dans la forme et de la forme dans le vide.

Le jardin possède un rôle essentiel d'espace intermédiaire entre le sacré et le profane, l'invisible et le visible, Il est l'émanation d'une nature dépouillée de ses apparats, ramenée à sa simple expression et c'est en saisissant cette essence même de la Nature que l'Homme, dans ce" lieu de méditation, peut découvrir en lui sa "Nature Originelle".

D'aucun peuvent considérer ce jardin comme issu d'un Art existentiel du vide et du néant ou bien comme des pierres sans âmes dispersées dans du sable.

Pourtant ce jardin baptisé "demain" est une allégorie ou les trois groupes de pierres (7,5 et 3) se relient l'un à l'autre en prenant un sens profond : d'un monde qui s'effondre, un débris de continent remorqué vogue au large d'une culture naissant dans le sang pour rejoindre l'île pure de la fécondité.