Moins d’un demi-siècle après la fin de la Guerre de cent ans à la bataille de Castillon (1453),

les jurats ouvrent cette porte impressionnante dans les fortifications de Bordeaux,

devant le palais de l’Ombrière, siège du parlement de la ville.

En gage de leur fidélité au royaume de France, ils en font un véritable arc de triomphe

dédié au roi Charles VIII, récent vainqueur de la bataille de Fournoue (Italie).

L’édifice est édifié entre 1493 et 1496, c’est un ouvrage défensif de 35 mètres de haut. 

La porte Cailhau est encore largement d’esprit médiéval, une sorte de bastille à la masse puissante.

De plan ovale, elle s’élève sur deux étages,

couronnée d’un étage militaire et de hautes toitures coniques d’ardoise.

Elle est pourvue des défenses habituelles : 

Un rez-de-chaussée protégé par deux vantaux de bois, un assommoir et une herse ;

un étage destiné au logement de la garnison

et un couronnement de mâchicoulis à créneaux et batailleries (volets de bois). 

Même si l’ennemi parvenait à franchir la porte d’entrée et le premier étage de la tour,

il restait soumis aux tirs des soldats depuis la courtine et les parties hautes de la tour. 

Mais la Renaissance toute proche y amène des éléments d’un nouveau langage architectural :

fenêtre à meneaux, élégante décoration sculptées... 

Au XVIIIe siècle, l’intendant du roi le marquis de Tourny interrompra

sa magnifique façade des quais pour laisser la vue sur cet édifice médiéval.