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Historique des grands orgues et de ses restaurations
Historique des grands orgues et de ses restaurations.
Le premier orgue connu de la cathédrale de Quimper, commandé en 1524 au facteur Hervé Guillemin, se trouve probablement bien fatigué quand Robert Dallam débarque avec sa famille à Morlaix en 1642. Ce dernier, facteur d'orgues anglais, s'expatrie à la suite des persécutions religieuses sous Cromwell.
En 1643, le chapitre de Saint Corentin lui passe commande de trois orgues dont subsiste encore aujourd'hui l'admirable buffet du grand orgue de tribune.
En 1643 et 1661, Robert Dallam produira, seul ou avec le concours de ses fila les orgues de Quimper, Guimillau, Sizun, Pleyben Rumengol, Saint-Pol-de-Léon, et tant d'autres hélas disparus.
En 1745 et 1747, d'importants travaux sont exécutés sur le grand orgue de la cathédrale Saint-Corentin par Tribuot. En 1846, Cavaillé-Coll reconstruit l'instrument, tout en conservant de nombreux jeux.
En 1901, les frères Wolf de Quimper entreprennent une reconstruction avec positif intérieur, le petit buffet est alors malheureusement vidé pour placer une importante console indépendante. Louis Vierne, organiste de Notre-Dame-de-Paris vient inaugurer l'instrument le 20 octobre 1901. Cet orgue de par sa conception et les techniques employées se dérégla très vite.
En 1956, l'électrification de tout l'instrument fut confiée à Jean Hermann qui décéda au cours du chantier. Le travail fut alors confié à Roethinger. C'est finalement la maison Danion-Gonzales qui fut appelée à achever ces travaux. L'instrument est porté à 70 jeux. Surdimensionné par rapport au buffet, le résultat sonore n'est pas à la mesure des attentes.
Pour toutes ces raisons et suite aux signes de faiblesse donnés les dernières années, la direction de la Musique et de la Danse, du Théâtre et des Spectacles (DMDTS), du ministère de la Culture et de la communication décide au début des années 1990 de programmer conjointement avec le département du Finistère et de la ville de Quimper, une reconstruction complète. Celle-ci prend pour base le projet conçu par Jean-Pierre Decavèle, expert-organier auprès de la DMDTS.
La direction régionale des affaires culturelles de Bretagne est chargée de la maîtrise d'ouvrage. La maîtrise d'œuvre des travaux est confiée à Jean-Pierre Decavèle et les travaux de reconstruction à la maison Giroud, manufacture d'orgue. Pour redonner leur éclat aux 3 734 tuyaux et aux 57 jeux, plus de 20 000 heures de travail seront nécessaires à la restauration de ce grand orgue à la quelle ont participé Vincent André, David Andreoletti, Michel Giroud, Vincent Jacoulet, Joël et Daniel Klein, Yvan Michel, Vincent Micoud, Cécile et Jacques Nonnet, Frédéric Reille et Bruno Sabathé.
La nouvelle reconstruction, commencée par Michel Giroud, continuée par ses successeurs, rétablit toute la mécanique de tirage des notes et des registres. Elle a aussi l'heureuse initiative de rétablir le positif de dos, vide depuis 1901. Toute la mécanique et le système d'alimentation sont neufs également une grande partie des jeux exceptés pour le XIXème siècle, les Montres 16, 8, et 4, les pieds d'anches de pédale et quelques fonds en majorité de Cavaillé-Coll, et pour les XVII et XVIII ème siècles, le bourdon 16 du grand orgue et les anches du positif.
Ce nouvel instrument est le fruit de l'heureuse osmose entre le classique et le romantique, Classique par son grand orgue et son positif (pleins jeux, jeux de tierces), romantique par son récit expressif mais aussi par une partie des fonds du grand orgue d'origine Cavaillé-Coll. L'harmonie a été réalisée par Jacques Nonnet qui s'est attaché à fondre avec élégance les différentes époques de ce grand orgue. Le grand orgue permettra de servir avec bonheur la majeure partie du répertoire depuis le XVIème siècle jusqu'à nos jours.
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